La Visitation de la Vierge Marie
La Visitation de la Vierge Marie, de Domenico Ghirlandaio.
La jeune Marie, dit l’Évangile, est venue en hâte visiter sa vieille parente Élisabeth. L’une et l’autre portent en leur sein le fruit de leur promesse, l’une le Précurseur, l’autre le File de Dieu. De la hâte de Marie, rien ne se devine. La jeune femme debout, immobile, accueille en une sorte de silence d’éternité le splendide agenouillement de la vieille femme revêtue d’or. Immobilité de celle qui se hâta des collines de Galilée vers les montagnes de Judée. Silence de celle qui, à leur rencontre, poussa le grand cri de l’allégresse. Le mouvement ni la voix ne se sont éteints. Ils déploient et se parachèvent.
Le secret de leur immobile splendeur s’offre au regard de l’âme sous l’aspect d’un arc triomphal.
Deux jeunes femmes veillent à ses côtés, contemplant la rencontre de ces deux mères en lesquelles mûrissent les fruits du salut. L’une est Marie, mère de Jacques, l’autre est Marie, mère de Salomé : ce sont les femmes du calvaire. En ce temps d’allégresse et de plénitude, alors que ni Jean-Baptiste ni Jésus ne sont nés, les deux saintes femmes du Golgotha accueillent, annoncent le pèlerinage ultime vers Jérusalem. Ce pèlerinage s’accomplira à travers l’arc de douleur et de gloire qui porte les coquilles symboliques du chemin et les pampres évocateurs du Vin nouveau et de la Vie éternelle, pressé au pressoir de la croix. Au delà s’élève la Cité Sainte sur un ciel d’aurore pascale.
Sources : Dominique Ponneau, Trésors des églises, Magazine prier (2000).