Angoisse contre plénitude
Les événements liés à la propagation du coronavirus tiennent la grande part de notre actualité et de nos préoccupations, et à juste titre. Emploi temporairement arrêté et baisse de revenus, confinement, maladie, décès de personnes proches. La situation est unique et personne n’a connu un tel événement (il faut remonter à la grande grippe espagnole de 1918 pour retrouver une similitude), si bien qu’aux sentiments d’isolements et d’inquiétudes, se mêlent la peur et l’angoisse du présent et du lendemain.
Sans nul doute, ce temps est une épreuve, qui plus est imposée à tous.
Et bien que contraignant chez tout le monde, chacun le vit cependant à sa façon!
Que faire dans un tel moment, où le désespoir, pour ne pas dire une profonde incertitude du lendemain nous domine? Question difficile et sans doute sujette à multiples réponses.
Comme chrétien, on ne peut ignorer l’étrange parallèle entre ce temps épidémique, où isolement et sacrifice sont présents, avec le temps du carême, où le Seigneur nous appelle à resserrer notre cœur au sien à travers la prière, la pénitence et la charité. Nul doute possible. Ce temps, nous devons le vivre dans l’acceptation et dans l’offrande.
Vivons ce temps comme une retraite. Non pas d’oublier le reste, la maladie, les précautions, la détresse de nos contemporains. Mais retirons-nous au plus proche de Dieu.
Saisissons l’occasion de nous rapprocher de Lui. Prions avec un cœur brûlant et ardent.
Prions avec insistance pour la guérison de notre âme, pour la conversion de notre âme, pour la guérison du monde, pour la conversion du monde.
Lorsque l’épidémie sera derrière nous, ce monde ne sera plus comme avant. Nous ne serons plus comme avant. Des êtres aimés nous aurons quittés, notre économie en sera réduite à peau de chagrin. Cette épreuve nous aura rappelé une chose essentielle, et dans cette chose là, nous en aura rappelé une autre : notre vie et notre système humain ne tiennent qu’à un fil; les puissances de ce monde ne demeurent que des colosses aux pieds d’argile. Et dans ce rappel, un autre rappel : Dieu présent en ce monde est « caché » par nos richesses et préoccupations. Nous (le monde) ne prenons pas (plus, voire jamais) le temps et la nécessité de Le voir, de Le laisser entrer dans notre vie pleinement. Ce virus, microbe infime et invisible, aura été suffisamment gros pour faire vaciller le monde.
Au delà de notre quête de nourriture, de confort et de protection, c’est bien de Dieu qu’il s’agit. Il nous manque ce qu’il y a de plus important : la Vie en plénitude, l’amour de Dieu pour sa créature que je suis. « Dieu est amour » (1 Jn 4, 8). Il « n’était » pas amour, il ne « sera » pas amour, non : il « est », aujourd’hui et maintenant, et perpétuellement. Pour que cet amour soit parfait, il ne manque plus qu’une chose : nous. Avançons vers ce Dieu d’amour, qui est tout et qui comble tout.
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