ArtsSpiritualité mariale

Vierge au buisson de roses

Les anges sont tout petits, et Dieu le Père l’est aussi, et aussi le saint-Esprit. La jeune Dame, elle, est immense, dans sa vêture d’azur, tenant dans ses fines mains toutes blanches son enfant tout n

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u, la pomme à la main, dont un ange blanc l’a pourvu. La Dame blanche, vêtue de calme océan bleu, est toute paisible. Elle écoute la musique des orgues, de la harpe, des violes angéliques. Qui les voit les écoute aussi, symphonie de bleus, de rouges, de blancheurs, d’ors clairs, d’ailes candides, ou célestes, ou semée

s de regards, corolle de sourires autour de la jeune fille et de son enfant.

Et le tapis de verdure? L’univers est un paradis vert, et frais, et tendre, où il fait bon marcher pieds nus. Même les prie-Dieu des anges ont pour coussin la fraîcheur drue des herbes au printemps. La Dame est au milieu des roses, des roses et des lys, ses fleurs favorites, les fleurs auxquelles on la compare, car on l’appelle, cette Dame, «Lys des vallées», «Rose mystique». «Vierge au buisson de roses», dit-on de celle-ci. Au buisson de roses, oui, mais au buisson de lys aussi, et d’anges, et de frais tapis de verdure, et de musiques.

Accueillons, avec son Enfant, la Dame du printemps, sur l’or de leur gloire éternelle. Contemplons le printemps éternel de la terre, avant que, sur le paradis, ne soit retombée la courtine qu’au-dessus de lui retiennent, sur l’ordre de Dieu, pour le contentement de nos yeux, deux anges bleus.

Rappelons-nous qu’au fond du cœur de tous les enfants que nous sommes, même des plus

blessés, même des plus souillés, existe un paradis.

Ce petit texte fut écrit par un matin tout gris, sur Paris, pour le mois de mai, le mois de Marie. En ce jour-ci, on fêtait l’Annonce qui lui fut faite qu’en elle, si elle disait oui, l’Éternel se formerait. Elle dit oui. En ce matin gris, en mon cœur, l’espérance revit.


Sources : Dominique Ponneau, Trésors des églises, Magazine prier (2001).