Spiritualité mariale

Marie éduque Jésus

Lorsqu’ils eurent accompli tout ce que prescrivait la Loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth.

Lc 2, 39

 

Quant à Marie, elle retenait tous ces événement et les méditait en son coeur.

Luc 2, 19

 

Fidèle à la tradition des femmes de son peuple, Marie fait de sa maison un temple, en attendant que Jésus découvre que le Temple est sa Maison.

Avec Joseph, elle assure en plénitude sa première initiation religieuse. Par elle, il apprend que Dieu est Dieu, selon le Chema Israël.

Ecoute Israël, le Seigneur notre Dieu est un… Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force.

Deutéronome 6, 4-5

Avec elle, il bénit Dieu en toutes circonstances : pour les ablutions avant et après les repas, pour un vêtement neuf, pour la première orange de la saison comme d’ailleurs pour tous les fruits qu’il mange.

En elle, au fil des occasions, chaque jour, il découvre le commandement d’amour, vécu sans cesse :

Tu aimeras ton prochain comme toi-même, c’est moi le Seigneur.

Lévitique 19, 18

Et Jésus regarde sa mère;

il la regarde puiser l’eau à la fontaine, il la regarde tisser, sans mélanger le lin et la laine. il la regarde cuisiner, selon ces lois alimentaires qui, pour le juif, prennent le relais du commandement de Dieu à Adam, à Noé : « Je te donne tout… mais tu ne mangeras pas de ceci, ni de cela… ».

Il la regarde pétrir la pâte et prélever la hala, la portion offerte au Seigneur.

Il la regarde cuire les pains tressés, la veille du Chabatt.

Il la regarde disposer sur la table les deux pains qui seront bénis et partagés après la bénédiction de la coupe, après le Kidouch.

Bénis sois-tu, Eternel notre Dieu, Roi de l’univers, qui fais germer le pain de la terre.

Il la regarde surtout allumer les bougies du Chabatt, chaque vendredi soir; comme tant d’autres enfants juifs, avant et après lui, qui en resteront illuminés à jamais.

Jour après jour, Marie prépare Jésus à l’observance des commandements, les Mitsvott, et elle l’introduit dans le monde des prières.

Quand à l’enfant, il grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et la faveur de Dieu était sur lui.

Luc 2, 40

Année après année, Jésus apprend les questions que pose l’enfant au sédère, le repas pascal.

Année après année, il jeûne davantage pour kippour, le jour du grand pardon.

Année après année, il constate que les pauvres sont toujours reçus dans sa maison, comme les membres de la famille.

Il lit maintenant l’hébreu, bien qu’il parle l’araméen, il étudie la Torah avec les autres garçons de son âge, autour d’un maître, pharisien sans doute, car les vrais pharisiens ne sont pas des notables; ils aiment enseigner les petites gens, et ils représentent à la fois ce qu’il y a de plus libéral et de plus strict dans le judaïsme d’alors, tel Hillel dont les conseils ont déjà autorité :

Ne juge pas ton prochain avant que tu ne sois trouvé dans la même situation que lui.

Pirqué Aboth 2, 4

Jésus grandit. 12 ans, il reste auprès de ses parents, il n’est plus dans leurs bras mais sous leur toit et la vigilance de leur regard.

Ses parents allaient chaque année à Jérusalem pour la fête de Pâque. Quant il eut douze ans, comme ils y étaient montés suivant la coutume, et qu’à la fin des jours de fête, ils s’en retournaient, le jeune Jésus resta à Jérusalem.

Luc 2, 41-43

 

Brigitte Martin-Chave, in Marie, celle qui nous précède, éd. Parole et Silence 2004. P. 29-31